Une contraction historique en 2024/2025
En 2024, le marché des crédits à la consommation en France a connu un tournant remarquable : le taux de détention de ces crédits (c’est-à-dire la part des ménages ayant au moins un crédit conso) a chuté à 41,9 %, un niveau inédit depuis 1989. De même, seulement 19 % des ménages y ont eu recours
Cette baisse est essentiellement due à un contexte économique troublé, marqué par :
- Une inflation élevée, freinant les projets de consommation.
- Une crise immobilière limitant les déménagements, et donc la demande de prêts pour travaux ou biens durables.
Premiers signes d’un rebond en 2025
Les indicateurs de début 2025 montrent des signes de redressement :
- Les taux d’intérêt demeurent relativement bas, rendant les crédits plus attractifs (Meilleur Taux, Group ps).
- 85,4 % des Français estiment pouvoir gérer leurs remboursements, contre environ 50 % en 2023–2024 (Meilleur Taux).
- Par ailleurs, en 2024, 3,7 % des ménages prévoyaient de souscrire un crédit à la consommation, contre 3,5 % en 2023 (Meilleur Taux).
Globalement, les prévisions suggèrent une reprise progressive de la souscription de crédits à la consommation, portée par l’amélioration des attentes des ménages et le contexte financier plus favorable (Meilleur Taux, solutis.fr).
Tendances observées en 2025
Une augmentation modeste de l’encours
Les statistiques de la Banque de France montrent une croissance stable des encours des crédits à la consommation en 2025 :
- Janvier : 212 milliards € (+3,3 % par an)
- Février : 211 milliards € (+3,5 %)
- Mars : 213 milliards € (+3,9 %)
- Avril : 214 milliards € (+3,7 %)
- Juin : 215 milliards € (+3,9 %) (Banque de France).
Cela traduit un marché encore fragile, mais en voie de reprise modérée.
Conditions de crédit plus strictes
Selon une enquête de juillet 2025 sur la distribution du crédit dans la zone euro, les conditions d’octroi des crédits à la consommation se sont durcies :
- 11 % net des banques ont resserré leurs conditions au 2ᵉ trimestre 2025.
- Pour le troisième trimestre 2025, une tendance similaire est attendue avec un durcissement estimé à 4 % net (Banque de France).
Ce durcissement reflète une prudence accrue des établissements financiers face aux incertitudes économiques.
Vers un encadrement réglementaire renforcé
Le développement du paiement fractionné (BNPL – “Buy Now, Pay Later”) suscite l’attention des autorités :
- Une directive européenne (DCC2), à transposer en France d’ici novembre 2025 (applicable dès novembre 2026), visera à assimilier le BNPL à un crédit à la consommation, avec obligation de fournir un échéancier et de vérifier la solvabilité du consommateur (Le Monde.fr, Credits.fr).
- Cette évolution réglementaire est motivée par les risques de surendettement des ménages les plus vulnérables, malgré l’essor de ces solutions de paiement (Le Monde.fr).
Synthèse des dynamiques – Tableau
Période | Évolution du crédit à la consommation |
---|---|
2024 | Baisse marquée des souscriptions, taux détention à 41,9 % |
Début 2025 | Stabilisation, léger rebond de la confiance et des projets |
Janv–Jun 2025 | Encours en hausse (212 → 215 Mds €), croissance autour de +3–4 % |
Conditions | Durcissement des critères d’octroi |
Régulation | Directive européenne imminent, assimilation du BNPL au crédit traditionnel |
Conclusion
En 2025, le crédit à la consommation en France affiche un redémarrage prudent. Après une année 2024 difficile, les premiers mois de 2025 montrent une reprise timide de l’endettement, soutenue par des taux favorables et une meilleure confiance des ménages.
Toutefois, les banques restent vigilantes, avec des critères d’octroi plus exigeants. Parallèlement, les nouvelles réglementations, notamment la transposition de la directive DCC2, devraient contribuer à encadrer davantage les offres de financement, en particulier les solutions de paiement fractionné.
Le marché s’oriente donc vers une normalisation progressive, entre dynamique retrouvée et prudence structurelle, dans un cadre encadré plus strict.